Sainte Bakhita

9 février 2021

Le 8 février nous fêtons Sainte Joséphine Bakhita, cette religieuse née au Soudan, passée de l’esclavage à la sainteté.

Histoire

Bakhita, qui signifie « la chanceuse », est née en 1869 dans un village du Soudan. Alors qu’elle a 9 ans, elle est capturée pour être vendue comme esclave. Elle vécut des années de souffrance, d’humiliation, en passant de main en main sur les marchés aux esclaves jusqu’au jour où elle est achetée par un agent consulaire italien. Ce dernier la traite avec bonté et l’emmène en Italie où elle découvre la foi. Elle est bouleversée de voir ce qu’elle partage avec le Christ et demande à devenir « la fille d’un père qui ne l’abandonnera jamais ». Les sœurs canossisiennes l’accompagnent dans son cheminement et sa formation. Après avoir reçu les sacrements de l’initiation chrétienne, elle rejoint leur congrégation à Venise. Elle est surnommée affectueusement la « petite mère noire » à cause de son regard d’amour, de son attention particulière aux plus faibles, aux souffrants…

Benoît XVI nous montre comment la rencontre de Bakhita avec le Christ a fait jaillir en elle un sens nouveau pour sa vie, une espérance nouvelle :

« Sainte Joséphine Bakhita connut un « Maître » totalement différent - dans le dialecte vénitien, qu’elle avait alors appris, elle appelait Paron (« Patron ») le Dieu vivant, le Dieu de Jésus Christ. À présent, elle entendait dire qu’il existait un Paron au-dessus de tous les maîtres, le Seigneur des seigneurs, et que ce Seigneur était bon, la bonté en personne. Elle apprit que ce Seigneur la connaissait, elle aussi, qu’il l’avait créée, elle aussi - plus encore, qu’il l’aimait. Elle aussi était aimée, et précisément par le Paron suprême, face auquel tous les autres maîtres ne sont, eux-mêmes, que de misérables serviteurs. Elle était connue et aimée, et elle était attendue. Plus encore, ce Maître avait lui-même personnellement dû affronter le destin d’être battu et maintenant il l’attendait « à la droite de Dieu le Père ». Désormais, elle avait une « espérance » - non seulement la petite espérance de trouver des maîtres moins cruels, mais la grande espérance : « Je suis définitivement aimée et, quel que soit ce qui m’arrive, je suis attendue par cet amour. Et ainsi ma vie est bonne. » Par la connaissance de cette espérance, elle était « rachetée », elle ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre. Elle comprenait ce que Paul entendait lorsqu’il rappelait aux Éphésiens qu’avant ils étaient sans espérance et sans Dieu dans le monde - sans espérance parce que sans Dieu. L’espérance, qui était née pour elle et qui l’avait « rachetée », elle ne pouvait pas la garder pour elle ; cette espérance devait rejoindre beaucoup de personnes, elle devait rejoindre tout le monde. »

« Dieu notre Père, tu as conduit Sainte Joséphine Bakhita de l’abaissement de l’esclavage à l’honneur d’être ta fille et de devenir l’épouse du Christ. Accorde-nous, à son exemple, de suivre d’un amour fidèle le Seigneur Jésus crucifié et de répandre la miséricorde avec une inlassable charité. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur. »