La Toussaint
Quelle grâce de célébrer cette grande fête de la Toussaint ; Quelle belle occasion de se réjouir et de rendre grâce pour tous ceux qui ont été proclamés saints au cours de l’histoire et pour tous ceux qui ont vécu une vie chrétienne dans la plénitude de la foi et de l’amour ! Rendons grâce parce que la vie des Saints nous montre l’actualité de l’Evangile et la présence agissante de l’Esprit Saint.
« Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre Jésus. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels »
(Gaudete et Exultate §14).
Pendant cette journée particulière, nous pouvons prier tout spécialement les Saints en demandant leur intercession, eux qui sont auprès de Dieu. « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre » (Ste Thérèse de Lisieux). Ces Saints nous encouragent et nous accompagnent sur le chemin vers Dieu.
Par cette fête, nous célébrons aussi la sainteté, à laquelle chaque chrétien est appelé. Parfois, la sainteté nous paraît inaccessible, réservée à quelques-uns… Et pourtant, l’Evangile n’est pas réservé à une élite. Jésus est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6) pour tout homme, et un Saint est tout simplement quelqu’un qui a choisi d’inscrire ses pas dans celui du Christ en se laissant guider par l’Esprit Saint.
Quelle est donc la bonne nouvelle ?
La bonne nouvelle, c’est que Jésus ne se contente pas de nous appeler à la Sainteté, il nous indique le chemin et nous montre l’exemple afin que « sa joie soit en nous et que notre joie soit complète » (Jn 15,11). Ce chemin est celui des béatitudes.
Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux les affligés, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on vous calomnie de toutes manières à cause de moi.
(Matthieu 5, 3-12)
Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux !
A la première lecture, on peut se dire « si la sainteté, c’est vivre les béatitudes, non merci, ce n’est pas pour moi ». Et pourtant, en les vivant, « les Saints ont trouvé le secret de ce bonheur authentique, niché au fond de l’âme et qui a sa source dans l’amour de Dieu » (Pape François).
Alors, toi aussi, veux-tu trouver le secret de ce bonheur authentique ? Veux-tu en trouver la source ?
Allons donc plus loin que la première lecture. Pour cela, nous vous proposons pendant ce mois de Novembre d’approfondir chaque semaine une béatitude afin de voir comment Jésus et un saint l’ont vécue.
Semaine 1 : du 1er au 7 Novembre
« Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux ». (Gaudete et exultate §67 – 68)
67. L’Évangile nous invite à reconnaître la vérité de notre cœur, pour savoir où nous plaçons la sécurité de notre vie. En général, le riche se sent en sécurité avec ses richesses, et il croit que lorsqu’elles sont menacées, tout le sens de sa vie sur terre s’effondre. Jésus lui-même nous l’a dit dans la parabole du riche insensé, en parlant de cet homme confiant qui, comme un insensé, ne pensait pas qu’il pourrait mourir le jour même (cf. Lc 12, 16-21).
68. Les richesses ne te garantissent rien. Qui plus est, quand le cœur se sent riche, il est tellement satisfait de lui-même qu’il n’y a plus de place pour la Parole de Dieu, pour aimer les frères ni pour jouir des choses les plus importantes de la vie. Il se prive ainsi de plus grands biens. C’est pourquoi Jésus déclare heureux les pauvres en esprit, ceux qui ont le cœur pauvre, où le Seigneur peut entrer.
Par cette béatitude, Jésus nous invite à un chemin de pauvreté qui est avant tout un chemin de liberté. Oui, il veut que nous soyons libres car détachés du désir de posséder, du désir de dominer ; libres, car pleinement nous-mêmes, en vérité et dans l’humilité. Cette semaine, je peux prendre un petit temps pour prier avec cette béatitude. Quel est mon regard sur les pauvres ? Qu’ont-ils à m’apprendre ? Qu’est-ce qui me donne un « sentiment de sécurité » ? De quoi ai-je besoin de me détacher ? De quoi ai-je besoin de me libérer ? Aujourd’hui, le Seigneur m’appelle à faire un pas vers Lui, je demande à l’Esprit Saint sa force pour l’accomplir.
Semaine 2 – 8-14 Novembre
Heureux les doux, car ils possèderont la terre (Gaudete et Exultate §72-73)
72. Jésus a dit : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes » (Mt 11, 29). Si nous vivons tendus, prétentieux face aux autres, nous finissons par être fatigués et épuisés. Mais si nous regardons leurs limites et leurs défauts avec tendresse et douceur, sans nous sentir meilleurs qu’eux, nous pouvons les aider et nous évitons d’user nos énergies en lamentations inutiles. Pour sainte Thérèse de Lisieux, « la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point s’étonner de leurs faiblesses ».
73. Paul mentionne la douceur comme un fruit de l’Esprit Saint (cf. Ga 5, 23). Il propose que, si nous sommes parfois préoccupés par les mauvaises actions d’un frère, nous nous approchions pour le corriger, mais « avec un esprit de douceur » (Ga 6, 1), et il rappelle : « Tu pourrais bien toi aussi être tenté ».
Que Dieu vous bénisse, Shalom !